Guy Simon
Guy Simon était au départ administrateur de théâtre. Un jour, alors qu’il remplaçait un comédien absent, le metteur en scène de la pièce lui dit : « Toi, il faut que tu joues ». L’expérience se répète plusieurs fois, Guy Simon décide alors de se lancer dans le théâtre comme comédien. Il se forme pendant deux ans en suivant des ateliers à Aix-en-Provence ainsi que différents stages à l’Odin théâtre et au Théâtre du soleil. Alors qu’il est à peine âgé de 23 ans, il fonde avec Joëlle Richetta sa propre compagnie en 1984, et commence à travailler activement : “pour avoir la liberté de faire ce faire ce qu’on veut, on a besoin de jouer”, commente-t-il.
La Compagnie du Théâtre du Kronope.
Le Théâtre du Kronope est devenu en six mois une compagnie professionnelle qui, d’abord fondée à Poitiers, finit par s’installer de manière définitive à Avignon. La compagnie a pour axe de recherche principal le théâtre populaire, le masque et la rupture. Guy Simon, qui forme lui-même ses comédiens, cherche à enlever à l’acteur son corporel du quotidien, « ce que l’on a appris pour se protéger de l’autre » explique-t-il. Une fois que le corps est débarrassé de cette gestuelle codée, formatée, alors peut commencer le travail plus technique de la danse, du masque… Il s’agit donc d’un travail essentiellement centré sur le corps.
Pour développer la sensibilité de ce corps, Guy Simon aime travailler avec de la matière : il fait couler de l’eau , il utilise un glaçon, plonge le comédien dans de la mousse… « Il faut être poreux, commente-t-il, c’est le corps qui doit absorber les mots, et non pas les mots qui doivent guider le mouvement de l’acteur ».
Donner à voir le « sous-texte ».
Ce travail sur le corps doit permettre, selon Guy Simon, de faire surgir le sous-texte, c’est-à-dire ce qu’il y a en dessous des mots, en faisant travailler l’imagination, en essayant de surprendre, le souci étant toujours d’être sincère dans la représentation que l’on construit. « L’idée est de trouver des solutions à ce que propose le texte, de le travailler dans le sens de l’ouverture », indique-ti-il. Car pour Guy Simon dans le théâtre, il s’agit bien d’une ouverture : « c’est un acte de générosité, précise-t-il. Pour le comédien, il s’agit de se donner avec ses tripes ».
Quelles sont vos racines, réelles ou imaginaires ?
-Mes rêves et mes cauchemars.
En quoi aimeriez-vous vous réincarner ?
– En moi…
Existe-t-il un espace qui vous inspire ?
– Un espace où il y a des gens.
Quelle place tient la fuite du temps dans votre vie ?
– il n’y a pas de fuite du temps. Je considère plutôt le passé et le présent.
Quelle partie du corps ou de l’être vous fascine le plus ?
– Les jambes, car ce sont-elles qui construisent tout le reste du corps, la posture
Chloé Goudenhooft
Articles liés
Bianca Bondi, Eva Nielsen, Lionel Sabatté, et Xie Lei sont les quatre artistes nommés pour la 25e édition du Prix Marcel Duchamp
Le 9 janvier dernier, dans les salons de la maison Artcurial à Paris, Claude Bonnin, président de l’ADIAF, a dévoilé les noms des quatre artistes nommés pour la 25e édition du prix Marcel Duchamp : Bianca Bondi, Xie Lei,...
La pièce saisissante “Moman – Pourquoi les méchants sont méchants ?” à La Scala
C’est la vie qui va entre une mère et son fils, c’est l’enfance sans père, c’est une histoire pleine de fantômes, c’est un théâtre pour de grands enfants qui aiment leur mère. C’est une pièce sur le courage, la...
La tromboniste Nabou Claerhout en concert au Théâtre Victor Hugo
À 9 ans en général on apprend le piano ou le violon ; Nabou Claerhout, elle, se met au trombone. Aujourd’hui cette tromboniste parmi les plus innovantes de la scène jazz européenne vient de réaliser un vieux rêve : cinq...